« Je vais essayer »

J’entends cette phrase dans chaque cours. Le fait de dire je vais essayer, c’est déjà se placer dans la situation d’échec. Est-ce que vous vous dites parfois : « Je vais essayer de faire la vaisselle »? Non, vous la faites !

« Je vais essayer d’aller au boulot ». Non, vous y aller. Ca ne veut pas dire que c’est facile, mais vous le faites.

Dans les postures difficiles, c’est facile de se dire : « je vais essayer ». Essayer 2 ou 3 fois, et de s’avouer vaincu après ces 2 ou 3 essais. Certaines postures demandent beaucoup, beaucoup de temps, c’est ce que nous disent les yoga sutras

1 - Do or do not, there is no try

"Sa tu dirghakala nairantarya satkara-adara-asevito dridhabhumih"

On ne devient fermement établi dans une pratique qu’après une assiduité sur une longue période, sans interruption et dans une attitude de dévotion  (Sutra I.14 )

Si nous partons de ce principe, pratiquer sur une longue période, il est déjà clair que une fois, 2 fois, dix fois ou 100 fois, n’a pas d’importance, seule compte la pratique, et non le résultat. Pour la pratique posturale, c’est la même chose, peu importe que la posture soit « réussie » ou non, le simple fait de faire est l’essence même du yoga.

« Sans interruption », cela signifie aussi que peu importe le résultat. Même une posture « maitrisée » doit être pratiquée, les effets des postures ne sont pas seulement externes (force, souplesse, agilité et mobilité …) mais aussi interne (sur les organes, sur les émotions, sur l’énergie, etc. …)

« Dans une attitude de dévotion », cela signifie de reconnaître la chance qu’on a de pouvoir pratiquer, soit parce que le contexte est favorable (économiquement, socialement,), qu’on a trouvé un enseignement qui nous guide, qu’on a la chance d’avoir un corps en bonne santé. Si nous pratiquons pour des raisons avec une sorte d’obligation de résultat (un physique qui plait plus, pour en quelque sorte affirmer une supériorité physique ou spirituelle), alors nous ne sommes plus dans la dévotion mais dans une sorte de course à la performance.

Donc, pour en revenir à ce mot « essayer », quand nous disons « je vais essayer de faire sirsasana », cela implique qu’il y a une obligation de résultat, et c’est là que je trouve l’ashtanga magique. Bien que notre égo veuille « réussir » la posture, la pratique de l’ashtanga nous ramènera constamment à cet état de pratique avec dévotion, pour finalement calmer l’égo qui veut, qui veut réussir, et le plus vite possible. Non, le chemin spirituel est un chemin, pas une destination, donc en ashtanga , le jour ou votre corps sera à l’aise dans une posture, alors vous pourrez être challengé un peu plus loin, pour repousser ces limites, être toujours sur le chemin, être dans la dévotion.

Jamais vous ne faite la vaisselle, en vous disant, maintenant, c’est bon, je sais la faire, donc je ne la fais plus. Non, vous continuer à la faire, car vous savez que pour que votre cuisine reste propre et rangée, vous devez la faire, c’est pareil avec le yoga.

On n’essaye pas, on fait, bien ou moins bien, avec plus ou moins d’énergie, plus ou moins d’envie selon les jours, mais l’important, c’est de faire, car la pratique du yoga implique la discipline et l’assiduité.

Pour finir je dirais pratiquer pratiquer pratiquer et pratiquer, comme ont dit la réussite est au bout de l'effort... "Practice, practice, practice and all is coming" P. Jois 

Namaste

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